Timo Tolkki a annoncé qu'il se retirait du business musical. Aujourd'hui, il nous explique pourquoi. Retrouvez l'article original ici.
Comme je vous écris ce vendredi matin en sirotant mon café, beaucoup de pensées et de sentiments sont dans mon esprit.
Depuis que j'ai publié sur le blog ma retraite du monde de la musique, beaucoup de gens m'ont contacté et m'ont demandé de ne pas le faire. C'est pourquoi j'ai décidé de clarifier certaines choses et d'écrire un peu plus à ce sujet.
Tout d'abord, si quelqu'un a eu l'impression que je blâmais les fans à propos de la situation actuelle du business de la musique, je suis vraiment désolé. Ce n'est pas du tout ce que je pense. Je chéris et remercie chacune et chacun qui ont donné à moi et ma musique l'appui incroyable dans les bons et les mauvais moments.
Deuxièmement, il ya eu quelques critiques sur ma décision, certaines personnes m'ont même appelé lâche.
Je sais qu'il est difficile de comprendre ce qui se passe réellement dans l'industrie pour le moment. Je veux dire, globalement, dans le monde entier. Pas seulement dans votre ville.
Les signes ont commencé il y a déjà environ 10 ans et bien sûr cela était prévu. Les gens n'achètent plus d'albums.
Avant de vous précipiter pour dire: « mais moi j'achète », laissez-moi vous dire que j'ai un meilleur point de vue sur l'industrie musicale pour dire cela. Il y a des raisons pour moi d'agir comme je le fais. Ce n'est même pas sur la qualité de la musique dans la veine du si je fais de mauvais disques et les gens ne veulent pas les acheter. Il est vrai que les ventes sont en baisse et les enregistrements sont en baisse et de plus en plus de changements vont arriver et ça n'est pas pour le mieux. Les maisons de disques restantes font extrêmement attention à ce genre de groupes et à la musique qu'elles vont signer et si elles signent, elles auront le contrôle de manière agressive de la musique et du style. De cela résultera un système contrôlé et ennuyeux musicalement et, finalement, ça pourrait même tuer la musique comme un format physique ou numérique. À l'époque de Bach et de Beethoven, il n'y avait pas d'enregistrements. La musique était seulement entendue en direct. Mais aussi la musique live souffre de la baisse des ventes, car les gens n'ont pas l'argent pour voir tous ces 30 groupes en un mois qui viennent dans leur ville.
Tout cela m'a fait penser très fort à mon avenir et aux 10-15 prochaines années. Ayant longuement travaillé au cours des 20 dernières années, je pense simplement qu'il est temps d'évaluer ce que j'ai encore à dire. J'ai toujours dit que je jouerai aussi longtemps que les gens voudront écouter. Mais une chose m'a frappé ces derniers mois : je me moque de savoir si les gens ne veulent plus écouter ma musique. Cela signifie la liberté ultime musicalement.
Une autre chose est que j'ai écrit sur ma retraite du business de la musique. Mais je n'ai pas écrit sur ma retraite de la musique. Je crois que la musique est un don. Et ce don doit être utilisé. Mais parfois, ce n'est pas facile. Je crois que mes 22 ans dans Stratovarius et 5 CD que j'ai sortis après ça, les séminaires de musique que j'ai tenus aux quatre coins du monde, les productions et tout ce qui va avec, sont un lot. Combien pouvez-vous donner après que vous ayez donné tout cela ?
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas abandonné la musique. Je regarde la scène et je comprends que je n'ai plus rien à voir avec ce qui était si important pour moi, par exemple, quand j'avais 30 ans. Je crois en l'évolution de la musique et de la carrière musicale. Evolution dans son ensemble. Ne pas décrocher un enregistrement aléatoire et dire: « ça craint ». Je pense que chaque enregistrement que j'ai fait a sa place dans la discographie de ma vie. Comme je vieillis, bientôt 46 ans, je ne peux imaginer que ma musique évolue vers des objectifs et des thèmes qui sont plus proches de mon âme que la musique que j'ai écrite quand j'avais 32 ans. Je ne me vois pas chanter Legions of the Twilight quand j'aurai 50 ans, mais c'est juste moi. Je pense que j'ai beaucoup de musique en développement en moi, mais quel genre de musique c'est, je ne sais même pas. L'avenir nous le dira, mais je pense que vous entendrez parler de moi encore un jour. Mon intuition me dit cela.
Tout le meilleur, Timo."